Le tout de mon cru

Ça y est, c'est fini, on peut commencer à en parler sereinement.

Le mariage pour tous est définitivement adopté et, même si la droite passe aux prochaines législatives, il est peu probable qu'elle revienne sur la loi.

Maintenant, on peut, quand même, en tirer un certain nombre d'enseignements.

Tout d'abord, c'est la première fois que je vois des gens manifester, non pas parce qu'on leur supprime un droit mais parce qu'on en accorde un à d'autres.

C'était sidérant de voir ces cathos bon teint venir manifester avec leurs gosses et pactiser avec les fachos les plus violents.

Je croyais que leur credo c'était "tu aimeras ton prochain comme toi-même"  et non pas, "tu aimeras ton prochain comme toi-même sauf si c'est une tantouse ou une gouine".

Une interprétation de l'idéal chrétien pour le moins surprenante.

Notre bon président a, en plus, mis le souk en affirmant que les maires pour qui se posaient un cas de conscience ne seraient pas obligés de marier les couples homos.

Evidemment, les réacs pur jus se sont engouffrés dans la brèche en nous expliquant qu'on n'était pas obligé de respecter une loi qui heurtait les principes moraux. Bien sûr, si ce genre d'argument est invoqué par un jeune de banlieue, il est irrecevable. Il n'y a que les maires de droite qui ont le droit de ne pas respecter la loi.

Certains se sont surpassés dans les déclarations les plus ridicules :

"C'est un déni de démocratie" ( Henri Guaino). Effectivement mon gars; quand le parlement élu vote un texte et qu'une poignée de crétins manifeste contre, il est antidémocratique de ne pas donner raison à ces derniers.

"Il y a des lois plus élevées que celles de la république" ( Christine Boutin ) . Difficile de faire plus scandaleux pour un membre ( pardonnez-moi l'expression ) du parlement.

Allez, un dernier gag pour la route.

Le premier esclandre suite au vote de la loi a été provoqué par la municipalité d'Arcangues dont tous les membres ont refusé de marier un couple (pour, finalement, rentrer dans le rang).

Le plus comique tient au fait que le village est surtout connu et fréquenté car il abrite la maison et la tombe de Luis Mariano dont l'homosexualité était notoire.

On pouvait difficilement faire plus risible. 

A Bordeaux, les braves gens de la rue saint Eloi ont lancé une opération de qualité. Comme ils en ont marre du trafic de chichon dans leur rue, ils ont pris l'initiative de photographier les dealers et leurs clients et de les afficher sur fesse-bouc.

Ça c'est du civisme. Chaque citoyen étant un auxiliaire de police comme pendant la révolution culturelle en Chine ou l'Allemagne nazie où les enfants étaient incités à dénoncer leurs parents déviants.

Le problème vient du fait que le leader ( pas dealer ) du groupe, un bistrotier, vient dire à l'antenne que, ce que veulent les riverains, ce n'est pas que le trafic cesse mais, qu'il aille se faire ailleurs; dans des quartiers moins chics je suppose.

Dans un autre état d'esprit, certains habitants d'une cité HLM de Nanterre ont décidé d'occuper les halls d'immeubles pour que les dealers et clients les laissent tranquilles. Ils ont fait ça face à face comme des grands.

Chacun gère ses problèmes suivant sa mentalité. 

Alors, c'était vrai; Cahuzac a bien eu un compte en Suisse. Pour un type qui devait traquer la fraude fiscale, c'est comique.

Je ne vais pas m'étendre sur l'histoire elle-même, les mensonges et revirements ainsi que les attaques pitoyables contre Médiapart, il y en a bien assez.

L'enseignement que j'en tire est que, finalement, les socialistes n'avaient qu'à bien choisir leurs ministres.

Comment imaginer qu'un type dont le principal souci est de faire un maximum de fric puisse représenter les aspirations de gauche ?

Bien fait pour eux, la prochaine fois, ils n'auront qu'à choisir un vrai gauchiste pauvre qui a passé sa vie à distribuer des tracts et coller des affiches; DSK par exemple …

Oui mes bons amis, une honte. Je suis d'accord avec l'armada des seconds couteaux de l'UMP; comment peut-on mettre en examen un ancien président de la république dont la probité, l'honnêteté et la droiture sont proverbiales ?

Et puis, il ne faut pas oublier que la droite est propriétaire du pouvoir de droit divin. C'est pratiquement un coup d'état des nervis de gauche qui a permis au dictateur sanguinaire Hollande de prendre le pouvoir. Maryse Joissains, la subtile mairesse d'Aix en Provence, avait, d'ailleurs, demandé au conseil constitutionnel d'invalider l'élection de l'illégitime.

Il ne suffit pas à cette gauche au couteau entre les dents d'avoir infligé une défaite au grand petit homme, il faut qu'elle le traine dans la boue comme s'il était un justiciable comme les autres.

On n'a pas encore atteint le point Godwin mais on y est presque.

Les intellectuels de l'UMP pensent donc que cette mise en examen est politique. On les comprend; depuis des années, ils instrumentalisent la justice, donnent des ordres directs au parquet, organisent des diners chez le procureur avec des amis à eux impliqués dans des affaires judiciaires, j'en passe et des plus nauséabondes. Ils croient donc que ça continue.

Outre le fait que le télescopage avec l'affaire Cahuzac est fortuit puisque Sarkozy était convoqué depuis longtemps, la mise en cause de l'intégrité du juge Gentil est parfaitement ridicule pour tous ceux qui suivent les affaires instruites par celui-ci depuis des années.

Ce qui est plus évident mais dont ils ne parleront pas c'est le fait que l'affaire Cahuzac est, elle, éminemment politique.

Je n'ai aucun penchant pour M Cahuzac; socialiste de pacotille, propriétaire de 3 cliniques chirurgicales qu'il a transformées en cliniques de chirurgie esthétique par ce que ça rapporte plus, entre autres. Je crois, d'autre part, que l'enquête de Médiapart est tout à fait sincère.

En revanche, le procureur François Molins qui a statué, au final, sur l'ouverture d'une enquête, n'est pas blanc-bleu. Les arguments sont minces pour expliquer cette décision mais, Molins est l'ancien directeur de cabinet d'Alliot-Marie nommé procureur de Paris à la grande consternation des syndicats de magistrats. Ce grand démocrate a donc trouvé, ici, son assurance de garder son poste.

Eu égards à ses accointances politiques, il était sur un siège éjectable. Après l'affaire Cahuzac, si on le vire, chacun y verra une sanction politique. Bien joué mon François.

C'est l'histoire de l'arroseur arrosé; une affaire soi-disant politique peut en cacher une autre.

Les journalistes ne vous l'ont pas dit ? Vous auriez été abusés à l'insu de votre plein gré ?

Je sais, je sais, les promesses électorales n'engagent que ceux qui y croient ( Charles Pasqua, poète méridional, fin XXème). Cependant, j'avais cru comprendre que le général Flanby ( ou Pépère pour être plus tendance ) et ses troupes allaient ramener fissa l'âge de départ en retraite à 60 ans.

Comment as-tu pu croire une chose pareille stupide individu, c'est beau la foi mais il faut, quand même, être un peu réaliste. Pourquoi pas, aussi, croire que le sauveur de l'humanité est né d'une vierge puis est mort et ressuscité !

 Mais, je m'éloigne de mon sujet.

Donc, nos amis du gouvernement non seulement vont ramener la retraite à 60 ans uniquement pour ceux qui ont commencé à travailler à 7 ans, ont eu, au moins, 5 enfants, sont des gauchers contrariés et ont lu 2 fois " à la recherche du temps perdu". Ils auront un bonus supplémentaire s'ils savent nager.

60 ans c'est donc mort mais, vous vous préparez des lendemains qui déchantent amis feignants qui veulent arrêter de travailler. Ces bougres commencent, en effet, à faire leur le dogme des ultralibéraux : " L'espérance de vie augmente, le temps de travail doit suivre".

Ils sont de plus en plus adeptes de la méthode TINA, qui n'est pas un top model brésilien mais, le credo de l'odieuse Margaret Thatcher : "There is no alternative".

Y-en a des qui disent : "La productivité augmente, le temps de travail doit diminuer".

Je ne sais pas pourquoi ( c'est vrai, je ne sais pas grand-chose ) mais ceux-là, on ne les entend pas.

Soit ils ne parlent pas assez fort, soit les autres gueulent trop, soit c'est les 2 en même temps.

On n'est pas sorti de l'auberge.