Comme pour tous les conflits et grâce, entre autres, à nos amis journalistes, nous savons exactement qui sont les bons et qui sont les méchants.
En ce moment, c'est l'Ukraine; gentils ukrainiens, méchants russes. C'est simple, c'est pratique et ça évite d'attraper une migraine en essayant de comprendre.
Je sais que les 2 Bébert (Kouchner et Levy) ont déjà distribué les bons et mauvais points mais, désolé, je ne peux me résoudre à leur emboiter le pas.
Les bons ont fait la révolution place Maïdan contre la corruption et pour la démocratie. Bravo. Après la fuite du président, un gouvernement a été constitué. Celui-ci comporte 3 ministres nazis. Oui mes amis, je n'ai pas dit d'extrême droite, j'ai bien dit nazis.
A côté de ces gugusses (je dis gugusses parce qu'ils sont à 2396 km de chez moi; pas fou), Le pen fait figure de bisounours de centre-gauche. Un point pour la démocratie.
Ensuite, la première décision de ce gouvernement a été d'interdire le russe comme deuxième langue officielle alors qu'il y a près de 8 millions de russophones dans le pays. C'est un peu comme si le gouvernement espagnol interdisait le catalan et le basque en Espagne; imaginez un peu les réactions.
D'autre part, on sort de prison en fauteuil roulant la Nelson Mandela ukrainienne, Ioulia Tymochenko qui vient soutenir "[s]es enfants" sur la place Maïdan. Comme symbole de lutte contre la corruption, on choisit une femme qui s'en est mis plein les poches et est pourrie jusqu'à l'os. Belle icône anticorruption !
Enfin, ces gens là veulent se rapprocher de l'union européenne et de l'OTAN alors que le pays est lié à la Russie depuis des siècles. Je me demande quelle aurait été la réaction des occidentaux si, du temps de l'URSS, l'Autriche avait demandé à intégrer le pacte de Varsovie. On agite le chiffon rouge et on s'étonne que le taureau charge.
Quant à la Crimée, elle n'a jamais fait vraiment partie de l'Ukraine. Kroutchev (ukrainien) l'a rattachée en 1954 en guise de cadeau. Les habitants s'en foutaient, c'était purement administratif. Seulement, le 24 août 1991, on leur a dit: "Les p'tits gars, maintenant, vous n'êtes plus russes". Je sais, on ne leur a certainement pas dit comme ça mais ils se sont quand mêmes retrouvés ukrainiens sans l'avoir demandé. Ça ne me gêne donc pas que ces braves veuillent revenir dans le giron de la "mère patrie".
Il est curieux de constater que ceux là même qui ont favorisé et applaudi l'indépendance du Kossovo du fait du droit des peuples à disposer d'eux même dénient ce droit aux crimésiens, crimésois, criméristes, criminels (désolé, je ne connais pas leur nom).
Calme-toi lecteur intransigeant, mon propos n'est pas un plaidoyer en faveur du psychopathe de Moscou ou des milices pro-russes. Comme je te l'ai dit, rien n'est simple, il y a les gentils qui subissent et les ordures qui profitent, dans les 2 camps.
Mais, ne t'en fais pas toi qui prépares déjà ton fusil Lebel en vue de la 3ème guerre mondiale.
Des 2 côtés, les vrais dirigeants c'est-à-dire ceux qui ont l'osier, la fraiche, le grisbi, l'oseille, le flouze, la tune, vont bientôt siffler la fin de la partie parce que: "On veut bien perdre un peu pour amuser les gosses mais, à un moment, il faut arrêter de déconner".
On prend des paris ?